Johannie Séguin
Réminiscence
Juste pour voir
MOTIVATIONS
Hantée par un sentiment d’entre deux, où malgré mon établissement à Montréal, j’ai toujours l’impression de n’être qu’une visiteuse. Mes interrogations se sont concentrées autour de l’esthétique de la carte postale, de ce à quoi s’attend un touriste et de la représentation qu’il se construit par conditionnement aux images reçues.
CUEILLETTE
Adoptant la posture du touriste, j’ai parcouru les quartiers de Montréal. Cependant, je voulais visiter ce qu’il y avait de plus ordinaire et j’ai demandé à mon entourage de me suggérer des endroits marginaux à explorer. Ma carte et mon appareil photo en main, j’ai traversé au hasard le paysage urbain, photographiant tout ce qui se trouvait sur mon passage. Les nombreuses réactions des gens face à mon intérêt marqué envers ce que nous sommes trop habitués de voir étaient des signes de l’absurdité de mon geste.
L’IMAGE ALTÉRÉE
À partir de cet archivage de photos «ratées», j’ai fait un échantillonnage auquel j’ai superposé un autre cliché, une carte postale typique de la ville. Avec celle-ci, j’ai cherché à reconstituer des micros détails, plus anodins les uns des autres. Cette manipulation photographique était l’étape préparatoire à un travail de peinture.
AQUARELLES
Exagérant l’attention portée au banal, j’ai peint de manière obsessive ces images à l’aquarelle. La peinture confère à ces natures mortes un nouvel intérêt et déhiérarchise les valeurs qu’on y accorde. L’aquarelle, fréquemment utilisée pour peindre des scènes pittoresques, est ici plutôt utilisée pour représenter des aspects moins séduisants, renversant les connotations liées à ce médium.
L’IMAGE IMPRIMÉE
À partir de ces aquarelles, j’ai fait de véritables cartes postales. Sont-elles simplement le souvenir d’un endroit visité ? Comment représentent-elles ce qui nous entoure ? Celles-ci évoquent un caractère qui n’a pas la spécificité habituelle des cartes postales. De plus, la multiplication de cartes, par la reproduction de l’objet unique et précieux qu’est l’aquarelle, en fait des objets banals, des marchandises dans l’univers du commercial et du kitsch.
DISTRIBUTION
De cette pratique picturale s’est développé un volet performatif intégrant le contexte de la marchandisation. J’ai procédé à une dissémination en m’infiltrant dans diverses boutiques souvenirs de Montréal, pour déposer mes cartes postales à côté de celles en magasin. Prenant cette fois le rôle du client, j’ai acheté mes propres cartes pour voir la réaction des employés. J’ai également fait des envois à des personnalités politiques et culturelles. La photographie, la retranscription des dialogues enregistrés, la préservation des preuves d’achat, ainsi qu’un livre d’artiste sous forme de carte routière documentent l’intervention.
Hantée par un sentiment d’entre deux, où malgré mon établissement à Montréal, j’ai toujours l’impression de n’être qu’une visiteuse. Mes interrogations se sont concentrées autour de l’esthétique de la carte postale, de ce à quoi s’attend un touriste et de la représentation qu’il se construit par conditionnement aux images reçues.
CUEILLETTE
Adoptant la posture du touriste, j’ai parcouru les quartiers de Montréal. Cependant, je voulais visiter ce qu’il y avait de plus ordinaire et j’ai demandé à mon entourage de me suggérer des endroits marginaux à explorer. Ma carte et mon appareil photo en main, j’ai traversé au hasard le paysage urbain, photographiant tout ce qui se trouvait sur mon passage. Les nombreuses réactions des gens face à mon intérêt marqué envers ce que nous sommes trop habitués de voir étaient des signes de l’absurdité de mon geste.
L’IMAGE ALTÉRÉE
À partir de cet archivage de photos «ratées», j’ai fait un échantillonnage auquel j’ai superposé un autre cliché, une carte postale typique de la ville. Avec celle-ci, j’ai cherché à reconstituer des micros détails, plus anodins les uns des autres. Cette manipulation photographique était l’étape préparatoire à un travail de peinture.
AQUARELLES
Exagérant l’attention portée au banal, j’ai peint de manière obsessive ces images à l’aquarelle. La peinture confère à ces natures mortes un nouvel intérêt et déhiérarchise les valeurs qu’on y accorde. L’aquarelle, fréquemment utilisée pour peindre des scènes pittoresques, est ici plutôt utilisée pour représenter des aspects moins séduisants, renversant les connotations liées à ce médium.
L’IMAGE IMPRIMÉE
À partir de ces aquarelles, j’ai fait de véritables cartes postales. Sont-elles simplement le souvenir d’un endroit visité ? Comment représentent-elles ce qui nous entoure ? Celles-ci évoquent un caractère qui n’a pas la spécificité habituelle des cartes postales. De plus, la multiplication de cartes, par la reproduction de l’objet unique et précieux qu’est l’aquarelle, en fait des objets banals, des marchandises dans l’univers du commercial et du kitsch.
DISTRIBUTION
De cette pratique picturale s’est développé un volet performatif intégrant le contexte de la marchandisation. J’ai procédé à une dissémination en m’infiltrant dans diverses boutiques souvenirs de Montréal, pour déposer mes cartes postales à côté de celles en magasin. Prenant cette fois le rôle du client, j’ai acheté mes propres cartes pour voir la réaction des employés. J’ai également fait des envois à des personnalités politiques et culturelles. La photographie, la retranscription des dialogues enregistrés, la préservation des preuves d’achat, ainsi qu’un livre d’artiste sous forme de carte routière documentent l’intervention.